L’échauffement en Thaïlande, la confirmation en Argentine et maintenant le coup de massue au Texas ? Il faut avouer que nombreux sont les parieurs à miser sur un tel scénario pour le début de championnat de Marc Márquez, nouveau pilote officiel Ducati à qui jusqu’ici tout sourit.

Invaincu en qualifications, en sprint et en course, le Catalan n’a qu’une intention, celle de poursuivre cette série, alors qu’il retrouve cette semaine l’un de ses circuits fétiches. Le COTA fait partie de ces terrains de jeu sur lesquels l’Espagnol a été capable des prouesses les plus mémorables au plus fort de sa carrière, avant le recul initié par sa blessure de 2020 et une période beaucoup moins fructueuse avec Honda.

Lorsqu’il a rejoint la catégorie reine en 2013, Márquez s’est, entre autres, tout de suite approprié les pistes américaines. C’est à Austin, deux semaines seulement après ses débuts, qu’il a décroché sa première victoire. Souvent en tête des essais ce week-end-là, il lui a fallu venir à bout de son coéquipier, Dani Pedrosa, pour devenir le premier à se hisser sur la plus haute marche du Circuit of the Americas en MotoGP.

Marc Marquez le jour de sa première victoire MotoGP, à Austin.

Marc Márquez le jour de sa première victoire MotoGP, à Austin.

Photo de: Repsol Media

Ce jour-là, le 21 avril 2013, il battait le record de précocité de Freddie Spencer et devenait à 20 ans et 63 jours le plus jeune vainqueur dans la catégorie, une référence que personne n’a encore réussi à détrôner depuis. La veille, il avait déjà signé sa première pole position MotoGP, assortie là aussi d’un record de précocité que Fabio Quartararo a fini par battre en 2019.

La pole, même après la panne ou la chute

Par la suite, Austin allait confirmer être l’une des pistes sur lesquelles Márquez est capable de tout. Jusqu’à sa blessure, il s’est systématiquement qualifié à la première place sur le Circuit of the Americas.

Rien ne l’a jamais arrêté, pas même une panne de sa Honda en pleine qualification, en 2015 ! Moto garée contre le muret des stands, sprint à la Usain Bolt pour rejoindre son garage et sauter sur sa seconde machine avec moins de deux minutes et demie au compteur, et une pole finalement validée en un seul tour, parfait… Comme si de rien n’était !

Marc Marquez, Repsol Honda Team

Besoin de piquer un sprint pour décrocher la pole ? Aucun problème pour Marc Márquez !

Photo de: Repsol Media

Trois ans plus tard, c’est une chute qui a perturbé la séance de qualifications du #93, mais trois minutes après avoir abandonné sa moto dans le bac à gravier, il repartait au guidon de la seconde. Les quatre minutes restantes étaient largement suffisantes pour que sa pole ne soit pas remise en question. Et même si une pénalité pour avoir gêné Maverick Viñales lui vaudrait de partir de la deuxième ligne, il allait gommer ce déficit en moins d’un tour au départ de la course et filer vers la victoire, imperturbable.

Sept victoires et deux erreurs

Au total, Marc Márquez a gagné sept fois à Austin, dont six de suite. Il s’agit du deuxième circuit le plus présent sur son palmarès dans la catégorie et il pourrait bien égaler son meilleur score (huit succès au Sachsenring) s’il s’impose cette semaine.

C’est aussi une piste sur laquelle il a maintes fois fait étalage d’une perfection absolue avec quatre éditions (2014, 2016, 2018 et 2021) durant lesquelles il a signé le hat trick avec la pole, la victoire et le meilleur temps en course, tout en ayant mené l’intégralité des tours en tête. Le Grand Prix de 2016 restera sûrement comme le plus impressionnant, sachant qu’avant de célébrer la victoire, l’Espagnol a mené tous les essais libres et a même affiché une avance finale de plus de six secondes… en ayant largement relâché son effort dans le dernier tour pour laisser filer trois secondes ! Une vraie claque pour ses adversaires.

Marc Marquez est en terre conquise à Austin.

Marc Márquez est en terre conquise à Austin.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Austin n’est pas un cas isolé dans la carrière de Márquez, et on peut même dire que c’est tout le territoire américain qui lui réussit. En parallèle de ses succès au Texas, en effet, il a aussi gagné aussi sur les autres pistes US : à Laguna Seca lors de son unique Grand Prix sur place, en 2013, et cinq ans de suite à Indianapolis, entre 2011 (en Moto2) et la dernière édition de 2015. À l’instar de l’Allemagne, où il s’est imposé dix ans consécutivement toutes catégories confondues, le sol américain a longtemps été béni pour Márquez et maudit pour quiconque tentait de le priver du succès.

Le premier couac remonte à 2019 lorsqu’il est parti à la faute alors qu’il menait la course, en apparence avec la plus grande aisance. On voyait se matérialiser l’impossible : une défaite du héros local par sa seule faute. “Ce furent six années géniales, mais aujourd’hui j’ai fait une grosse erreur”, commentait-il alors, alors que le haut du podium accueillait un invité inattendu en la personne d’Álex Rins.

Il n’eut pas le loisir de se rattraper avant deux ans et demi, la faute à la pandémie. Mais, même amoindri physiquement, il a réussi en 2021 à renouer avec la victoire lorsqu’il a à nouveau posé ses roues sur le bitume texan, retrouvant son avantage dans ces enchaînements taillés pour lui. C’est son dernier succès sur place à ce jour.

VIDÉO – La victoire de Marc Marquez à Austin en 2021

Ces trois dernières années, l’Espagnol a laissé la porte ouverte à la concurrence. D’abord en 2022, lorsqu’il a complètement raté son départ et, malgré une belle remontée, n’a absolument rien pu faire pour priver Enea Bastianini de la victoire sur la Ducati.

VIDÉO – Le départ complètement raté de Marc Marquez à Austin, en 2022

En 2023, blessé à la main, il lui a fallu renoncer à ce Grand Prix qu’il aime tant. Puis, l’an dernier, il a assisté au triomphe de Maverick Viñales sur l’Aprilia en obtenant la deuxième place du sprint et en tombant dans la course principale à la suite d’un souci de frein et alors qu’il avait mené quelques instants.

Cette année, aucun autre résultat que la victoire ne pourra contenter l’Espagnol au guidon de la Ducati. En pleine forme physiquement, il a imposé sa maîtrise lors des deux premiers week-ends de course et a montré qu’il pouvait gagner crânement, avec pour seul rival son frère, Álex, qui se trouve ne pas être le plus grand fan du COTA. Pecco Bagnaia a déjà la tête tournée vers Losail pour tenter de redonner le bon élan à son championnat, mal embarqué, comme si personne n’osait ne serait-ce qu’envisager une défaite de Marc Márquez cette semaine.

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Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Marc Márquez

Ducati Team

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