Pecco Bagnaia arrive en Malaisie en étant acculé. Bien que vainqueur en Thaïlande d’un neuvième Grand Prix sur 18, il conserve un déficit mathématique qui place son adversaire Jorge Martín en position d’être titré dès cette semaine. Avec 17 points les séparant, en effet, l’Espagnol peut se contenter de terminer deuxième des courses restantes, tous formats confondus, et le titre lui reviendrait même en cas de victoire systématique de Bagnaia. Une erreur de l’Italien accélérerait encore cette tendance et pourrait donc mener à un sacre à Sepang, avant-dernière manche de la saison.
Mesuré dans sa manière d’exprimer les émotions qui peuvent le traverser face à cet enjeu, Bagnaia avance sans dévoiler le moindre stress. Lui qui aime répéter qu’il apprécie la pression et qu’elle le transcende, il a aussi entamé le dernier triple-header en cochant la Thaïlande et la Malaisie comme des Grands Prix lui étant favorables, et l’épreuve de Buriram l’a plutôt prouvé, puisqu’il s’est imposé bien qu’il n’ait repris qu’une poignée de points à son adversaire.
“J’avais dit ça en Australie parce que, sur la base des années précédentes, je me souvenais que l’Australie est une piste sur laquelle Jorge a toujours été plus rapide que moi”, décrypte Bagnaia. “Je n’y ai jamais été très rapide mais je pense que j’y ai plus de chance que lui. Je me souviens qu’en 2022, il était très fort mais que sa moto n’était pas très bonne cette année-là. L’année dernière, il était beaucoup plus fort que moi mais il avait choisi le mauvais pneu et j’avais eu la chance qu’il y ait ce dernier tour où il avait terminé cinquième [alors qu’il était premier en y entrant, ndlr]. Donc je m’attendais à ce qu’il soit plus rapide que moi [en Australie].”
“La Thaïlande, c’est une piste sur laquelle je me sens très bien. Il a fait du très bon boulot ce week-end, il a été très fort en termes de rythme. Quant à la Malaisie, je pense que c’est une piste sur laquelle j’ai toujours été très, très fort. Il y a plus de virages à droite et c’est là que je pense pouvoir mieux faire, dans les freinages des virages rapides. Je ne parle pas de dixièmes, mais de sensations, et je pense pouvoir être plus rapide.”
Pecco Bagnaia croit en ses chances au championnat.
Photo de: Ducati Corse
“Valence, c’est un mélange parce qu’on y a tous les deux obtenu de très bons résultats. Je me souviens qu’en 2022, il a fait une très bonne course ; l’année dernière, il était super rapide ; et en 2021, on est tous les deux partis à la faute, alors on verra ce qu’il en sera cette saison.”
Mais avant de penser à ce GP de Valence rendu incertain par les crues dans la région, place à Sepang cette semaine, où Pecco Bagnaia n’a qu’une intention : confirmer le potentiel qu’il estime avoir sur place face à Jorge Martín qui n’y a gagné qu’une fois, il y a six ans dans la catégorie Moto3. C’est même l’une des rares pistes sur lesquelles l’Espagnol n’a obtenu aucun podium, avec pour seules récompenses une médaille d’argent au sprint l’an dernier et une pole en 2022.
Bagnaia, lui, s’y est imposé il y a deux ans et a fait troisième dans les deux courses de l’an dernier, en partant de la pole, et il ne s’est pas privé d’affirmer sa confiance face à son rival, possiblement pour tenter d’entacher la confiance de celui-ci.
“[Sepang] est une bonne piste pour nous, et on va essayer de faire un meilleur sprint car on sait ce qu’on a fait [samedi], et on va essayer de s’améliorer dimanche aussi”, annonce-t-il, certain d’avoir laissé filer quelques points avec une approche qu’il a décrite comme ayant été trop prudente pour le sprint de la Thaïlande. S’il suit son plan, Bagnaia réduira encore son retard, ce qui mènera automatiquement à un dénouement du championnat lors de la finale en Espagne… Mais la réponse viendra de la piste, et uniquement de la piste !