KTM vit un début de saison en dessous de ses attentes. Si Ducati semblait intouchable dès les tests de pré-saison, la marque autrichienne a perdu le statut de “meilleur des autres” dont elle jouissait l’an passé, et qui est revenu à Aprilia au GP de Thaïlande, grâce à Ai Ogura, puis à Honda au GP d’Argentine, avec une performance remarquée de Johann Zarco. KTM pointe derrière ces deux constructeurs au championnat, et ne devance que Yamaha.

La RC16 manque de constance et cela s’est vu lors du sprint de Termas de Río Hondo, lors duquel Pedro Acosta a dégringolé de la quatrième à la neuvième place. “Pas content” selon ses propres termes, il a évoqué des difficultés principalement liées à une perte de grip qui survient beaucoup plus tôt que prévu, un souci aux effets énormes sur les performances… et dont la source reste inconnue.

“Ce qu’il se passe est la combinaison de nombreux éléments”, expliquait Acosta face à la presse hispanique. “Nous reculons plus que nous avançons. Ce n’est pas normal de perdre autant d’adhérence.”

“Beaucoup de choses sont assez difficiles à comprendre”, a-t-il ajouté. “Au final, c’est comme ça. Il faut comprendre comment trouver plus de traction, de motricité, comment mettre plus de puissance au sol. On a peut-être la moto qui perd le plus facilement l’arrière. Ensuite, ça patine, patine, patine, patine…”

Le sprint de son coéquipier, Brad Binder, s’est arrêté dès le premier tour mais il dressait le même constat. “Il est clair que notre gros souci en ce moment c’est que quand on perd de l’adhérence au fil de la course, on commence à patiner et alors on perd cette performance”, confirmait le Sud-Africain. “Il faut donc qu’on trouve un moyen de moins patiner.”

Brad Binder, Red Bull KTM Factory Racing

Brad Binder

Photo de: KTM Images

“Nos performances dépendent beaucoup du grip arrière”, déplorait Binder, voyant la situation rapidement devenir contrôlable : “Si on a une grosse dégradation dans une séance, on a beaucoup de mal. On se repose vraiment sur le pneu arrière pour être performants. On a besoin d’une solution pour agrandir cette fenêtre d’adhérence. Je pense que ce sera beaucoup plus facile pour nous si on améliore ça.”

Ce n’est absolument pas que l’on veut mais je sens que j’ai fait de mon mieux.

En course principale, Binder a longtemps occupé la sixième place avant de céder face à Fabio Di Giannantonio, pour voir l’arrivée à sept secondes du duo composé de l’Italien et de Zarco : “On dirait qu’on perd pas mal de performance quand on perd le grip donc dès que c’est arrivé, j’ai vraiment commencé à perdre du temps mais je me suis concentré pour extraire le maximum du package. Au final, OK, c’est une septième place, absolument pas ce que l’on veut mais je sens que j’ai fait de mon mieux donc je ne peux pas partir d’ici mécontent.”

Le même problème pour les deux pilotes

Du côté d’Acosta, la course a été “meilleure que le sprint” mais il a dû se contenter d’une nouvelle neuvième place – devenue huitième position après l’exclusion d’Ai Ogura, en sortant perdant d’un long duel avec Joan Mir.

“Au moins, la moto fonctionnait, je me sentais assez bien”, a-t-il souligné, tout en continuant à déplorer le manque de constance de sa KTM : “Il faut comprendre pourquoi notre moto change pas mal d’une séance à l’autre, d’une journée à l’autre, ou d’un moment à l’autre. Au moins, la moto donnait une sensation de moto [en course].”

“Pour moi, Brad et moi on a le même problème en course, c’est assez évident”, a insisté Acosta, qui a en plus cumulé les ennuis, entre une douleur au bras et des difficultés à gérer son pneu avant : “Ma course a plus été affectée par une pression élevée à l’avant.”

Pedro Acosta, Red Bull KTM Factory Racing

Pedro Acosta (KTM) ici devant Joan Mir (Honda)

Photo de: KTM Images

Chez Tech3, Maverick Viñales et Enea Bastinaini vivent une adaptation compliquée à la KTM et n’en sont pas à tenter de corriger les failles détectées par Brad Binder et Pedro Acosta. Viñales perçoit cependant des faiblesses similaires à celles des pilotes de l’équipe officielle.

“Quand on voit Pedro, il arrive à faire deux ou trois bons tours, mais ensuite il tombe sur le même rythme que nous”, a-t-il souligné, ne pouvant que déplorer le niveau actuel de KTM dans la hiérarchie : “Certes, je ne pense pas que nous sommes au niveau de Ducati, nous n’y sommes pas et nous sommes réalistes, mais il faut être au niveau des autres constructeurs. On va essayer de progresser tous les week-ends.”

Malgré les difficultés financières rencontrées par le groupe, KTM a ainsi maintenu ses efforts de développement ces derniers mois. Binder veut croire à des changements sur sa moto pour corriger le tir le plus vite possible.

“J’espère que tout sera plus facile la prochaine fois, que ce sera mieux. On verra. Ce dont on a besoin pour progresser est super clair. Évidemment, il faut trouver comment le faire. J’espère qu’à notre base, les gens peuvent trouver quelque chose et apporter une nouveauté.”

Avec Federico Faturos et Léna Buffa

Lire aussi :

Dans cet article

Vincent Lalanne-Sicaud

MotoGP

Maverick Viñales

Brad Binder

Pedro Acosta

Tech 3

Red Bull KTM Factory Racing

Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel