En deux Grands Prix, Marc Márquez a parfaitement répondu aux pronostics les plus audacieux faits autour de son nom. Mais, chose peut-être plus inattendue, il a été systématiquement accompagné dans ses succès par son frère cadet.

Álex Márquez s’est classé deuxième des deux sprints et des deux courses principales disputées jusqu’à présent. Il l’a même fait avec une marge notable sur le reste de la concurrence, affichant un écart final minime sur son aîné. En qualification aussi, c’est le pilote Gresini qui s’est positionné juste derrière la Ducati #93 sur les deux grilles de départ que l’on a pu observer jusqu’à présent.

Ce qui était historique en Thaïlande est presque déjà devenu une habitude sur la scène MotoGP de 2025 : les frères Márquez profitent ensemble de cette superbe dynamique qui voit tout leur réussir. Álex est même le seul à avoir privé Marc de certains tours de course en piste, en l’occurrence 16 en Thaïlande lorsque l’octuple champion du monde a eu besoin de faire monter sa pression pneumatique, et 17 en Argentine lorsqu’il a été dépassé après une erreur.

“Pour moi, ce que nous avons vécu en Thaïlande et en Argentine, c’est quelque chose qui va au-delà du fait de compter 115 victoires ou 122”, a déclaré à Termas de Río Hondo Marc Márquez, en référence au fait qu’il vient d’égaler les 90 victoires d’Ángel Nieto et n’est plus devancé dans les statistiques que par Valentino Rossi (115) et Giacomo Agostini (122).

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“Ce n’est pas normal, on revoit ça un autre week-end, ce n’est pas normal !”, répétait le pilote de 32 ans après ce nouveau doublé avec son frère. Extrêmement proches dans la vie personnelle, tous deux ont aussi fait équipe, brièvement en 2020 puisque Marc s’était immédiatement blessé, puis tout au long de la saison 2024. Si le plus jeune court encore après sa première victoire dans la catégorie, le #93 est persuadé qu’elle est aujourd’hui très proche.

“Il n’y a pas de raison de s’inquiéter, mais je me dis que tôt ou tard, Álex gagnera des courses, et alors j’espère être deuxième”, a-t-il observé. “Pour l’instant, mon principal rival au championnat démontre qu’il est à la maison. Mais il doit continuer à être aussi rapide, avancer à son propre rythme, et moi je dois essayer de donner le maximum chaque week-end. C’est la raison pour laquelle je suis dans l’équipe d’usine avec la pression de devoir gagner.”

“Ce qui compte c’est d’être tous les deux devant”

En Argentine, Marc Márquez a avoué qu’il a bien failli baisser les bras face à l’aisance de frère lorsque celui-ci menait la course. Il a longuement souligné sa capacité à enchaîner les virages avec fluidité, là où lui se montrait plus instable et agressif.

“J’ai pris trois fois plus de risques qu’en Thaïlande, où j’avais tout sous contrôle et avec une marge de trois ou quatre dixièmes. Cette fois, je n’avais aucune marge, il fallait juste que j’attende de voir ce qui allait se passer avec les pneus à la fin de la course”, a-t-il expliqué. “Si ça avait été un sprint [12 tours, ndlr], Álex aurait gagné, car je n’arrivais pas à le dépasser, il était très rapide. J’ai été étonné par son pilotage, j’ai essayé de l’imiter là où il était plus performant.”

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“On a pu se battre jusqu’à la fin, et c’est mieux de le faire avec son frère qu’avec n’importe qui d’autre. Il n’y a pas de respect supplémentaire, on ne veut de toute façon jamais toucher quelqu’un en le dépassant ni tomber. Mais il y a un moment dans la course où l’on prend des risques lorsque l’on doit dépasser, et quand c’est votre frère, c’est plus difficile, mais il faut le faire.”

Cela ne l’a certes pas empêché de l’assommer en quelques kilomètres une fois qu’il a réussi à le repasser, mais le champion espagnol s’efforce indéniablement de souligner la valeur d’un frère cadet trop souvent laissé dans son ombre.

“Le plus important pour moi, c’est le respect mutuel que l’on a l’un pour l’autre en tant que frères et, surtout, le fait que l’on s’aime. On s’aide mutuellement et c’est le point fort que l’on a actuellement, on se soutient l’un l’autre. C’est l’un ou l’autre qui va gagner, mais ce qui compte c’est d’être tous les deux devant.”

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