C’est un Jorge Martín détendu et souriant qui entre dans la nouvelle saison. Le champion du monde change d’environnement et relève un défi de taille en passant de la Ducati dominatrice à une Aprilia qui doit non seulement réduire son retard sur son rivale mais à laquelle il va aussi devoir s’adapter en peu de temps. Ce sont en l’occurrence cinq jours de piste qui attendent le pilote espagnol avant le premier Grand Prix qui sera disputé à la fin de ce soir, et à la veille de la reprise l’impatience est palpable tout autant que son sens des responsabilités.
Es-tu impatient de reprendre ?
Très ! Ces trois dernières années, je n’étais pas très motivé à l’idée d’entamer la saison car tout semblait identique, je venais tout le temps en Malaisie sans avoir très envie de monter sur la moto, mais cette fois j’en ai très envie. Je me sens très bien chez Aprilia, c’est une équipe formidable et ils ont fait du super boulot pendant l’hiver alors je suis très optimiste pour la saison. Maintenant, on va commencer à travailler et ça va être un challenge difficile, c’est sûr, mais j’ai vraiment hâte.
As-tu parlé avec Lorenzo Savadori et Ai Ogura après le Shakedown Test ?
Je suis très impliqué dans le projet, alors j’essaye de me tenir informé de ce qui se passe. Le travail qui a été fait cet hiver est très bon, ils ont amélioré beaucoup de domaines différents, alors je suis très content. Mais tant que je n’aurai pas pris la piste et compris quelles sont mes sensations, je ne saurai pas vraiment ce qu’il en est, donc maintenant c’est le moment d’aller en piste. J’ai beaucoup de choses à essayer, mais il semble aussi que le simple fait de m’adapter à la moto ne sera pas facile, en tout cas pour être compétitif, donc j’ai besoin de temps pour comprendre les choses.
Comment abordes-tu cette saison, sachant que tu es le champion du monde mais dans le même temps que tu es sur une moto qui doit encore s’améliorer ? Comment gères-tu les attentes et la pression ?
Je ne ressens pas de pression à l’heure actuelle. La pression qu’on a, c’est qu’on veut tous obtenir de bons résultats. Je pense que je vais conserver la mentalité que j’avais la saison dernière. Je n’étais pas concentré sur le fait de gagner mais sur le fait d’être meilleur chaque jour. Mon obsession est d’être la meilleure version de moi-même, et ensuite il arrivera ce qu’il arrivera. J’essaye de transmettre cette pensée autour de moi parce que quand je suis arrivé, au début, tout le monde était là ‘il faut qu’on gagne, il faut qu’on gagne !’, mais non, il ne faut pas qu’on gagne, il faut qu’on fasse de notre mieux. Notre potentiel est élevé et on va voir où on peut se battre.
La pression est quand même forte…
Je pense que je ne retrouverai jamais de toute ma vie la pression que j’ai expérimentée la saison dernière. Je ne ressens pas de pression actuellement, je ressens une responsabilité. C’est ça le mot. C’est une responsabilité, pas de la pression. La pression, c’est quand on se bat pour le titre, c’est là qu’elle est la plus élevée et ce que j’ai traversé ces dernières années était dingue. Maintenant, je me sens très relax et je veux performer. J’ai ôté un gros poids de mes épaules et je me concentre juste sur le fait de faire de mon mieux et sur la responsabilité d’avoir l’usine derrière nous.

L’Aprilia de Jorge Martín.
Photo de: Aprilia Racing
Comment te sens-tu avec le groupe qui t’entoure ?
On ne forme pas encore la famille que j’avais chez Pramac. Après quatre ans ensemble dans la même équipe et avec la même organisation, c’est assez difficile [de retrouver ça] en arrivant, mais j’ai fait venir certaines personnes de Pramac et je connaissais aussi certains membres d’Aprilia via Aleix [Espargaró]. J’ai le sentiment que le groupe fonctionne très bien, et puis ça forme une grande famille avec aussi les patrons, avec qui j’ai une relation que je n’avais pas avant. Maintenant, je suis vraiment dans le projet et je peux apporter une grande aide.
Tu es très ami avec Aleix Espargaró : tu préfèrerais qu’il soit pilote d’essais pour Aprilia ?
J’aimerais l’avoir mais c’est la vie, il est maintenant dans un autre projet. Ça m’aide cependant beaucoup à savoir comment fonctionne l’usine et mon adaptation est très, très rapide.
Pendant la présentation de l’équipe, le team manager a dit que ton premier relais ici devrait se faire avec exactement la même moto que celle avec laquelle tu as terminé le test de Barcelone. C’est ce qui est prévu ?
Ils ne m’ont pas dit grand-chose. Je sais ce que je vais essayer mais je ne sais pas comment ça fonctionne, ni ce qu’ont ressenti Ai et Savadori car ils veulent que j’aie l’esprit libéré. Mais je vais commencer avec exactement la même moto que celle que j’avais en finissant et ensuite je vais passer à la RS-GP25 normale.
Combien de temps faut-il pour reprendre la vitesse et les sensations sur la moto après deux mois de pause ?
Je pense que ça n’est pas un problème car je me souviens que l’année dernière, dans les essais de pré-saison, j’avais fait 1’58″2 en huit tours. Alors ça n’est pas une question de vitesse mais d’adaptation à la moto, c’est l’objectif pour le moment. La vitesse, on ne la perd pas en deux mois : on y va et c’est toujours pareil. Évidemment, la position du corps est différente mais je pense qu’il s’agit plus pour moi de m’adapter à la nouvelle moto, de savoir où attaquer ou pas, plutôt que de vitesse.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Jorge Martín
Aprilia Racing Team
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