Près de dix mois après les faits, l’accident qui a fait naître les plus grandes craintes chez Franco Morbidelli semble désormais être de l’histoire ancienne. Le pilote italien enchaîne les Grands Prix enfin convaincants et, après avoir décroché une première médaille en course sprint à Misano, il s’est battu pour le podium à Mandalika.
Le mois dernier déjà, au GP de Saint-Marin, la Ducati #21 s’était montrée à la troisième place, avant une chute prématurée. Cette fois, elle s’est maintenue tout au long de la course parmi les machines les plus en vue et a pu aller au bout de son effort. Durant 12 tours, en effet, Franco Morbidelli a figuré dans le trio de tête, avant d’être dépassé par Enea Bastianini. Puis, avec la chute du pilote officiel Ducati, le Romain s’est à nouveau hissé à la troisième place, cette fois pour deux tours seulement avant d’être repris par Pecco Bagnaia.
Tout au long de la course, il aura donc croisé le fer avec ses comparses de la VR46 Riders Academy que sont Bagnaia et Bezzecchi et se sera confronté à un Bastianini toujours très fort sur la durée. “Ça a été un bon moment, j’essayais de m’accrocher et de ne pas céder la position si facilement. Ça a été un bon moment, comme l’a été toute la course !” s’en est réjoui Morbidelli.
Si cette longue lutte s’est donc soldée par la quatrième place, et ce malgré le suspense qui a entouré les instants ayant suivi l’arrivée avant que Pedro Acosta soit épargné par les commissaires, le pilote Pramac en est ressorti avec l’adrénaline au plus fort, heureux d’avoir livré bataille pour des places qui comptent.
Franco Morbidelli n’est plus très loin de la huitième place du championnat.
Photo : Gold and Goose / Motorsport Images
Cette performance était aussi le résultat d’un choix pneumatique osé, celui d’une gomme avant tendre comme celle choisie par les Ducati VR46, alors que tout autour c’est l’option hard qui s’imposait en majorité. Un choix que Morbidelli s’est senti presque forcé de faire afin de compenser son départ de la neuvième place après des qualifications compliquées.
“Une très belle course, durant laquelle j’ai tout donné”, résumait Morbidelli dimanche après-midi. “J’ai essayé de prendre un bon départ et, heureusement, le choix de pneus qu’on a fait a payé car, dans les premiers tours, j’ai réussi à gagner beaucoup de places après les qualifications manquées de samedi. À partir de la mi-course, j’ai eu du mal et j’ai dû ralentir un peu pour préserver le pneu, mais on a réussi à obtenir une bonne quatrième place, c’était une super course !”
La veille, il était resté sur sa faim en se qualifiant neuvième alors qu’il était troisième des essais de vendredi, mais une approche tout aussi agressive lui avait permis d’accrocher le top 5 dans la course sprint, au prix de plusieurs dépassements. “J’ai senti un très bon potentiel”, se félicitait-il alors auprès du site officiel du MotoGP. “Je me suis retrouvé dans la pagaille à certaines occasions et j’ai aussi été touché par Fabio [Quartararo] donc j’ai perdu beaucoup de temps, mais au final on a quand même réussi à atteindre la cinquième place, ce qui est acceptable. Pas génial par rapport à la vitesse qu’on a… mais vraiment acceptable !”
Désormais, Morbidelli apparaît régulièrement aux premières places, semblant bien plus solide qu’il ne l’était en début de saison. Après “deux supers résultats” à Mandalika, sa position au championnat évolue peu, néanmoins l’amélioration continue de ses performances a rapproché l’Italien, 12e, de la huitième place qu’occupe aujourd’hui Aleix Espargaró, lequel connaît au contraire une période sans réussite. Les sept points qui les séparent sont dans le viseur du pilote Pramac, de plus en plus enthousiaste au fil des courses.
“Après un tel week-end, on est super motivés pour le Japon ! La seconde partie de ce championnat a super bien démarré ! J’étais confiant quant au fait que ça commencerait comme ça et on est en train d’avancer formidablement bien. J’espère qu’on va pouvoir encore s’améliorer et terminer de manière positive.”