Le GP de Thaïlande a été un nouvel exemple des difficultés rencontrées par Marco Bezzecchi cette année. La précédente course disputée intégralement sur piste humide, le GP d’Argentine la saison passée, avait vu l’Italien s’offrir son premier succès en MotoGP, dans des conditions qui lui ont souvent permis de faire la différence. Mais à Buriram, il a eu beaucoup de mal à contrôler sa Ducati.
Le premier tour a illustré ses difficultés, puisque sa quatrième position sur la grille a été convertie en 14e place une boucle plus tard. Malgré plusieurs frayeurs, il a pu remonter au 12e rang mais dès le quatrième tour, il a chuté. “Il y a eu quelque chose d’étrange dès le premier tour, parce que j’ai pris quatre ou cinq fois des risques d’emblée”, a expliqué le pilote VR46. “Je n’ai peut-être pas bien fait chauffer mon pneu arrière.”
“Donc dès le premier virage, j’ai reculé, je suis sorti de la piste dès le départ et, pendant le premier tour, j’ai failli tomber deux ou trois autres fois. Je n’ai pas l’impression d’avoir fait le tour d’installation trop lentement, j’étais devant avec Pecco, mais bon, on va regarder les données et essayer de comprendre. Pour ce qui est de la chute, c’est que pour essayer de me rattraper, je suis entré un peu trop fort dans le virage 1 et j’ai glissé.”
Bezzecchi pensait que les conditions humides seraient plus simples à interpréter que lors du warm-up, mais c’est surtout une trop grosse attaque qui lui a coûté cher : “C’était plus mouillé qu’au warm-up. Normalement, c’est un peu mieux quand la situation est plus claire, quand il y a moins d’eau ou pas d’eau. Au warm-up, les conditions étaient un peu plus mixtes. Je ne me suis pas senti trop mal avec les réglages de la moto. C’était juste ces sensations étranges. Ceci dit, ce ne sont pas ces sensations qui ont causé ma chute, elle est intervenue parce que j’ai essayé d’en faire un peu trop dans le premier virage.”
“Normalement, je me sens beaucoup mieux sur le mouillé”, a rappelé Bezzecchi, incapable de renouer avec de bonnes sensations dans ces conditions depuis qu’il dispose de la Ducati GP23 : “Je sais aussi que les conditions, sur le mouillé, sont toujours différentes. On peut être très bon comme on peut être nul. Mais je ne sais pas, je ne me suis pas encore senti aussi bien que l’année dernière sur le mouillé. C’est difficile à dire si ça vient de la moto, des pneus ou de nombreuses autres choses qu’on a.”
Marco Bezzecchi
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
“Le fait est que je n’ai jamais été aussi rapide que l’année dernière sur le mouillé, ni même sur le sec, je pense. Pour être honnête, ici, mes sensations sur le mouillé ont été très similaires à celles sur le sec. Le comportement de la moto est le même, c’est une caractéristique qu’elle a, peu importe que ce soit sur le sec ou sur le mouillé.”
La veille, Bezzecchi avait participé à l’impressionnant octuplé de Ducati en course mais il avait dû se contenter de la septième place, après avoir été enfermé au départ et éprouvé des difficultés avec sa gomme avant : “Le problème, c’est que moi, si je mets le pneu hard, la moto ne tourne plus. Je n’arrive donc pas à l’utiliser. Ce matin, je l’ai essayé, j’ai fait deux runs mais je ne tourne pas assez vite. Il me manque trois ou quatre dixièmes parce que je perds tout en milieu de virage, je n’arrive pas à relâcher les freins. La moto a moins de grip devant donc elle tourne moins bien.”
Bezzechi aborde les deux deniers Grands Prix de l’année à la 11e place du championnat, bien loin de la troisième qu’il occupait à la même époque en 2023. “Ça n’est clairement pas un très bon moment”, a reconnu l’intéressé, qui doute de ses chances de rebondir à Sepang ce week-end : “La dernière fois qu’on est allés en Malaisie, ça a été un test vraiment difficile pour moi. J’avais tout de suite eu beaucoup de mal avec la nouvelle moto, alors je ne sais pas encore à quoi m’attendre.”
“Évidemment, on a beaucoup travaillé pendant l’année, on s’est beaucoup améliorés. J’espère réussir à faire un bon week-end parce qu’on en a tous un peu besoin, moi surtout mais aussi mon équipe.”
Avec Léna Buffa