Maintenant que le transfert de Toprak Razgatlioglu en MotoGP est acté, il reste quelques questions à éclaircir, et notamment la date de ses débuts. Le championnat WorldSBK dans lequel est engagé le pilote turc en quête d’un troisième titre se termine le 19 octobre, ce qui laisse suffisamment de latitude pour qu’il participe au premier test de l’intersaison, programmé pour le 18 novembre à Valence.

Mais le calendrier serait également favorable à ce qu’il puisse débuter avant cette date si son constructeur actuel, BMW, lui en donne l’accord. Trois Grands Prix MotoGP auront lieu après son dernier meeting en Superbike, en Malaisie, au Portugal et à Valence, alors pourquoi ne pas imaginer une wild-card pour un pilote aussi attendu et qui va faire face à un si gros changement ?

“Il y a clairement la possibilité qu’il fasse le test de Valence, nous le savons déjà. Et nous verrons si c’est possible avant cela – après la fin du Superbike, bien sûr”, indique Paolo Pavesio au site officiel du MotoGP.

Cité par GPOne après une prise de parole à Misano, ce week-end, où il a pu voir son futur pilote réaliser le triplé, le directeur exécutif de Yamaha Motor Racing précise qu’il œuvre en ce sens : “J’en ai parlé avec Blusch [Sven Blusch, directeur de BMW Motorrad Motorsport, ndlr] et j’en serais très heureux, d’autant que Toprak change de championnat et que ce serait utile pour renforcer les liens entre les deux groupes.”

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L’autre grande question à clarifier est celle du line-up de Pramac Racing, le team par le biais duquel Toprak Razgatlioglu arrivera en MotoGP, “avec le même type de soutien” que s’il avait intégré l’équipe d’usine. On ignore pour le moment à qui il sera associé en 2026, mais Paolo Pavesio promet que le choix entre Jack Miller et Miguel Oliveira sera fait “avant la pause estivale”.

Le responsable admet une “décision délicate” à prendre et assure : “Nous savons que le choix de Toprak aura des conséquences pour Yamaha et nous ferons toutes les évaluations qu’il faut pour arriver à la meilleure décision.”

L’arrivée de Razgatlioglu, une opération marketing ?

L’annonce très attendue de ce transfert a en tout cas beaucoup fait parler depuis la semaine dernière. L’aura du Turc et la portée médiatique du championnat poussent les plus dubitatifs à supposer que cette nouvelle ressemble plus à une vaste opération marketing qu’à un solide projet sportif, mais Paolo Pavesio, à la manœuvre sur le sujet, défend son choix.

“Toprak n’est pas une opération marketing car c’est un pilote talentueux et nous voulons le rendre performant sur la M1. Évidemment, il sera intéressant de pénétrer de nouveaux marchés, comme la Turquie, mais il n’y a pas que des questions commerciales”, assure-t-il.

Paolo Pavesio et son prédécesseur, Lin Jarvis.

Paolo Pavesio et son prédécesseur, Lin Jarvis.

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Remplaçant de Lin Jarvis cette année, Paolo Pavesio connaît Toprak Razgatlioglu depuis des années et entretient avec lui un rapport suffisamment amical pour ne pas avoir perdu espoir de le voir arriver en MotoGP. Le pilote avait pourtant eu l’opportunité de tester la M1 il y a quelques années, après quoi il s’était éloigné de Yamaha, allant jusqu’à remporter un second titre WorldSBK avec une autre marque.

Le sujet n’a jamais été clos, selon le responsable italien : “Nous avons maintenu une bonne relation, bien qu’il ait décidé de passer sur une autre moto. Au fond de moi, je savais que nous aurions eu une autre occasion.”

“Nous avons voulu donner cette opportunité à Toprak parce que nous croyons dans ses qualités et nous voulons qu’il y ait toujours plus de coopération interne chez Yamaha, entre MotoGP et Superbike entre autres. À mon avis, il méritait de démontrer son talent, étant donné que nous l’avons eu dans le stand pendant plusieurs années et que nous savons ce dont il est capable.”

Il n’est pas réaliste de penser gagner. Il ne va pas falloir qu’il se précipite.

“Il n’a pas été difficile à convaincre, car Toprak a vu quelle est l’implication de Yamaha en MotoGP. Tout ce qui comptait, c’était sa motivation. Nous sommes tous conscients du risque d’une telle opération, mais nous y croyons”, affirme Paolo Pavesio.

Il a beau y croire, le patron du programme Yamaha souhaite aussi alléger les attentes qui pèsent sur son futur pilote. “Il va devoir découvrir le MotoGP, le paddock, le rythme du championnat et les méthodes de travail. En 2027, la moto sera différente, et 2026 va lui permettre d’y arriver en étant prêt”, anticipe-t-il pour souligner que Razgatlioglu va avoir du temps pour prendre ses marques.

“Il n’est pas réaliste de penser gagner. Le plus important, c’est sa croissance, avec pour but qu’il avance pas à pas et qu’il s’adapte toujours plus vite à la M1. Il ne va pas falloir qu’il se précipite, c’est ce qui est fondamental”, ajoute-t-il. “Je ne pense pas qu’il va devoir changer de style pour le MotoGP. Je suis convaincu que Toprak a un talent naturel, qu’il va pouvoir s’adapter à la M1 et c’est précisément ce qui est beau dans ce choix. Nous sommes tous curieux de voir Toprak.”

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Léna Buffa

MotoGP

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