L’incapacité de la Yamaha à générer l’adhérence reste son principal problème. Après le GP d’Argentine, Fabio Quartararo a même estimé que le très bon niveau de grip offert par le circuit de Sepang avait masqué les lacunes persistantes de la moto pendant les tests de pré-saison.
La piste à très faible adhérence de Termas de Río Hondo semble avoir provoqué l’effet inverse, en exacerbant le déficit de la M1… au point d’en faire peut-être la machine la moins performante du plateau selon Álex Rins, Honda parvenant à l’inverse à profiter de ce contexte.
“Il n’y a pas de marge de progrès actuellement”, déplorait l’Espagnol à l’arrivée du sprint. “On a une limite à l’heure actuelle, qui vient du grip. On peut faire un tour, un tour fou, mais c’est difficile de maintenir un rythme. Ça se dégrade assez vite. Ces bâtards ont trouvé quelque chose qui nous met à la dernière place !”
“C’est sûr que dans ces conditions, la Honda est un cran devant nous”, résumait Rins, voyant encore et encore les mêmes forces et faiblesses sur sa moto : “L’avant de la Yamaha est super bon. Le problème vient de la motricité, du grip sur l’angle. On doit beaucoup attendre [avant d’accélérer].”
Une tentative de “prendre du plaisir” le dimanche
Rins a pris la 12e place des deux courses au GP d’Argentine, même s’il a ensuite gagné une position le dimanche avec la disqualification d’Ai Ogura. Lors de la course principale, il a pris le risque d’utiliser le pneu tendre à l’arrière en sachant qu’il aurait du mal à le préserver jusqu’à l’arrivée, mais son but était simplement de ne pas trop subir le manque de grip en début d’épreuve… avant de se sentir une nouvelle fois incapable de lutter avec une Honda.
“C’était dur”, reconnaissait-il après avoir néanmoins été le premier pilote Yamaha à l’arrivée. “C’était encore plus dur parce que – la décision venait de moi – j’ai décidé de faire la course avec le pneu tendre.”
Quand Marini m’a doublé, il m’a mis cinq secondes. C’est la réalité actuelle.
“L’équipe m’a recommandé de prendre le medium mais je leur ai dit ‘Laissez-moi au moins profiter des premiers tours, de la première partie de la course’ parce que c’est dur quand tu essaies de donner ton maximum et que le résultat n’est pas si bon. Tu dois prendre du plaisir. C’était assez clair [en course] : quand Marini m’a doublé, il m’a mis cinq secondes. C’est la réalité actuelle. C’est difficile de faire mieux.”

Álex Rins
Photo de: Yamaha MotoGP
Rins pourrait retrouver le sourire en consultant son agenda puisque le prochain rendez-vous sera le GP des Amériques, où il a décroché la moitié de ses six succès en MotoGP, dont un inattendu sur la Honda satellite il y a deux ans. Mais ses espoirs restent très faibles en raison d’une Yamaha trop limitée actuellement.
“Je suis assez bon au COTA. J’ai aussi décroché quelques podiums en Argentine mais c’est une association : il faut la moto, il faut le pilote. Je n’aime pas faire des comparaisons de ce genre mais c’est clair, non ? Marc avait du mal avec la Honda, maintenant il est la référence. Morbidelli était l’un des derniers dans les dernières années avec Yamaha, maintenant il a retrouvé le podium. Il faut la moto, il faut le pilote.”
Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Álex Rins
Yamaha Factory Racing
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