La saison 2024 de Maverick Viñales aura été à l’image de sa carrière jusqu’ici : irrégulière. L’Espagnol peut se targuer de figurer dans l’album photo des vainqueurs, une réussite loin d’être anodine compte tenu de la domination écrasante des pilotes Ducati, et ce qui lui a valu un accomplissement historique puisqu’Aprilia est devenue la troisième marque avec laquelle il a gagné.
Seulement, à l’heure de refermer l’année, il est le premier à s’étonner d’avoir gagné. On était alors en début de saison et ses succès ont été concentrés sur deux Grands Prix, où il a semblé avoir réuni toutes les pièces du puzzle pour désormais engranger les fruits de son travail avec Aprilia. Il en a résulté sa victoire dans le sprint de Portimão, suivie par un week-end intégral passé au sommet à Austin, dans les deux formats de course.
Entre les deux, il a aussi couru aux avant-postes dans l’épreuve principale portugaise, longtemps deuxième dans le sillage de Jorge Martín. Talonné par Enea Bastianini en fin de course, il venait d’être dépassé quand il est tombé à l’entame du dernier tour, la faute à un problème technique par la suite imputé à une erreur humaine.
Malgré le niveau de performance affiché alors, Viñales juge que sa moto ne lui permettait pas vraiment de se battre pour les meilleures places. Il a en effet été très clair dans ses conclusions, lorsqu’il lui a été demandé, à Barcelone, si la moto avec laquelle il disputait son dernier GP de la saison était celle qu’il voulait avoir : “Bien sûr que non. J’ai dû faire toute l’année avec une moto qui ne me plaisait pas.”
“Mais avec Manuel, on a travaillé”, a-t-il ajouté, soulignant l’apport de son chef mécanicien, José Manuel Cazeaux. “Ce qu’on n’a vraiment pas compris, c’est Portimão et Austin. On ne comprend pas à quel point [j’ai été performant]. Après, il y a des pistes sur lesquelles j’ai pu être bon, mais pas autant que je l’étais sur ces deux-là.”
Maverick Viñales a pourtant été le seul à priver Ducati d’un score de 100% de victoires le dimanche.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
À ces succès se sont ajoutées deux autres médailles en course sprint, au Mans et à Assen, mais plus aucune victoire, ni même aucun podium le dimanche. Septième du championnat, comme en 2023, il regrette ouvertement l’orientation technique prise par Aprilia l’hiver dernier.
“Quand j’ai terminé 2023, à Valence, je n’ai demandé que deux choses : [améliorer] le départ et [garder] la même moto, parce que je l’adorais. Mais à Sepang, ça a été une autre histoire”, explique-t-il en évoquant la spec qu’il a découverte à la reprise des essais, en début d’année. “C’est la seule chose que je regrette parce que je pense qu’avec la moto de 2023 et juste un peu plus d’aéro, d’appui, je ne sais pas si elle aurait permis de se battre avec Ducati, mais ça aurait été une moto pour figurer dans le top 4, c’est certain, parce que [on aurait eu] la constance, on connaissait les réglages, on connaissait tout.”
Questionné pour savoir si Aprilia a été trop loin dans son développement, il répond : “Je ne sais pas. Mais quand on l’a découvert, c’était trop tard, on ne pouvait plus changer.”
Grâce à Viñales, Aprilia a été la seule marque à priver les pilotes Ducati de la victoire en GP cette saison. Elle a aussi été, plus largement, la meilleure rivale de Borgo Panigale avec un total de trois victoires au sprint (Espargaró a gagné celui du GP de Catalogne) sur un total de neuf médailles, auxquelles s’ajoutent trois pole positions. Viñales a toutefois marqué 14 points de moins que l’an dernier et Espargaró a reculé de manière saisissante, passant de sixième à 11e du classement général en empochant 43 points de moins.
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Maverick Viñales
Aprilia Racing Team
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