C’est peu de dire que Pecco Bagnaia est sur le sommet de la vague. Les deux derniers Grands Prix lui sont revenus en intégralité, avec deux doubles victoires assorties de l’intégralité des tours bouclés en tête, soit une série en cours de 73 tours ! Entre le Mugello et Assen, les seules références qui lui ont échappé ont été la pole italienne et le meilleur temps du sprint le même jour. Tout le reste est tombé dans son escarcelle, ce qui l’a fait passer de 39 à 10 points de retard au championnat.

“J’ai toujours travaillé énormément pour en arriver là où je suis aujourd’hui et je continuerai à le faire pour obtenir toujours plus”, tentait-il d’expliquer dimanche, après un troisième succès historique aux Pays-Bas.

Cette piste à laquelle il voue une admiration sans bornes est celle qui l’a vu gagner pour la première fois il y a huit ans et qu’il porte en tatouage, celle aussi qu’il dompte mieux que personne aujourd’hui au point d’y être très attendu. Il a néanmoins su dépasser la pression pour faire valoir son talent tout au long du week-end en dominant toutes les séances à la seule exception du warm-up.

“Quand on a ce genre de sensations, tout vient plus facilement. Chaque fois que je prenais la piste et que j’essayais d’attaquer, je me sentais bien et les chronos arrivaient. Mais pour le faire, il faut être à un bon niveau avec la moto et je pense que c’est plus [dû à] l’équipe”, a-t-il tenu à souligner.

VIDÉO – Le résumé du GP des Pays-Bas MotoGP

“On a choisi un très bon set-up, qui m’a beaucoup aidé à être très précis dans les virages rapides, très durs sur cette piste, et l’entraînement à la maison m’a aussi beaucoup aidé pour être aussi fort parce que dans ce genre de changements de direction, plus on entre vite et plus il est difficile de tourner. Je pense qu’on a fait du très bon travail.”

Quand vous commencez une course où tout le monde dit que vous devez gagner, une deuxième place c’est déjà une défaite. C’est sûr que ça met plus de pression.

“Quand vous commencez une course où tout le monde dit que vous devez gagner compte tenu de votre rythme et de ce que vous avez fait pendant le week-end, une deuxième place c’est déjà une défaite. Donc c’est sûr que ça met plus de pression. Mais je m’en suis fichu, j’ai juste pris du plaisir à tous les niveaux. J’adore cette piste, j’adore aller vite et on a cette sensation sur ce circuit, donc pour moi ça n’a pas été un problème, j’ai juste tout adoré.”

Bagnaia “ne sous-estime personne” pour la suite

Des périodes marquées par une telle aisance, Bagnaia en a déjà connu par le passé. Si la faim vient en mangeant, le pilote italien s’efforce aussi de garder la tête froide, conscient de la concurrence affûtée à laquelle il doit faire face, à commencer par un Jorge Martín qui montre aujourd’hui sa capacité à ne pas stresser et donc à contenir sa perte de points.

“C’est un très bon moment, c’est certain, mais dans la dernière partie de la saison 2021 et à la moitié de la saison 2022, il m’est souvent arrivé de me sentir formidablement bien avec la moto”, a rappelé Bagnaia. “Je connais parfaitement notre potentiel. Je sais que si on travaille bien, on peut tout le temps se battre pour la victoire et vivre des week-ends comme celui-ci, alors ça me motive beaucoup.”

“Il faut continuer comme ça, maintenir cette approche et essayer de ramener le plus de victoires, de podiums et de points possibles. C’est long, mais Jorge sera tout le temps compétitif et aux avant-postes, alors il ne faut pas commettre d’erreurs.”

“Je ne sous-estime personne”, a-t-il promis au micro du site officiel du MotoGP. “On va maintenant aller au Sachsenring où Jorge a gagné les deux courses l’année dernière. On avait été très forts le dimanche mais il avait fait mieux. On va essayer. Barcelone s’est déroulé à la perfection à l’exception de ma chute à trois virages de la fin, sans quoi ça ferait trois week-ends de suite [de domination]. Et puis, les deux dernières courses étaient très bonnes pour moi en termes de tracé, alors on verra. Toutes les courses qui arrivent sont bonnes pour moi alors on va essayer d’être parfaits.”

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