Ces dernières saisons, le MotoGP voulait se développer à l’international mais afin de ne pas trop allonger le calendrier, le but était de mettre en place une rotation entre les quatre circuits espagnols, Jerez, Barcelone, le MotorLand Aragón et Valence. Le projet a enfin été mis en œuvre en 2022, quand le GP d’Aragón a signé un contrat pour apparaître une année sur deux. Absente la saison passé, a course a fait son retour cette année… mais dès le mois d’avril, l’idée de l’alternance semblait avoir du plomb dans l’aile puisque le circuit a signé un nouveau contrat prévoyant sa présence tous les ans.

Le MotoGP assume ce changement de stratégie après plusieurs saisons marquées par des bouleversements incessants dans les calendriers. Si l’on exclut les courses annulées ou décalées en raison de la pandémie, on a vu les projets en Finlande et au Kazakhstan figurer au calendrier deux ans chacun mais jamais se concrétiser, le GP d’Inde a été annulé sur fond de désaccord financier cette année tandis que celui d’Argentine a aussi disparu en raison d’une politique de réduction des dépenses imposée par le président, Javier Milei.

Avec trois courses annulées sur les 22 prévues cette année, le MotoGP risquait de ne pas pouvoir organiser les 20 courses promises à ses diffuseurs, avant de programmer le GP d’Émilie-Romagne, qui verra les pilotes retrouver Misano, où ils étaient déjà il y a deux semaines. La priorité va donc à la stabilité, ce que peuvent offrir les épreuves disputées en Espagne et même au Portugal, puisque le MotoGP considère l’intégralité de la péninsule ibérique.

Alors que le Portugal était menacé, il pourrait ainsi conserver sa place la saison prochaine. Quant à la rotation entre courses espagnoles, Carmelo Ezpeleta “ne pense pas” qu’elle se concrétisera à court terme. Je ne peux pas dire qu’il est certain à 100% qu’il n’y aura pas de rotation, mais nous préférons avoir des Grands Prix stables partout”, a déclaré le directeur général de Dorna Sports, qui organise le championnat.

Un maximum de 22 Grands Prix

On sait déjà que le calendrier 2025 évoluera avec l’arrivée du GP de Hongrie sur le Balaton Park et le retour du GP de République Tchèque à Brno, tandis que le MotoGP travaille au retour des épreuves en Inde et en Argentine. L’ajout de ces quatre courses aux 19 circuits qui composent le calendrier actuel (20 Grands Prix dont deux à Misano) porterait le calendrier à 23 dates, un total auquel le MotoGP se refuse.

“Il ne peut pas augmenter, nous avons un accord avec les équipes et avec la fédération selon lequel le nombre maximum de courses soit de 22”, a souligné Ezpeleta. Cet accord est valable jusqu’en 2027 mais le dirigeant n’imagine pas une augmentation du nombre d’épreuves : “Franchement, nous ne pensons pas avoir les moyens de faire plus de courses [même au-delà]. Nous commencerons très tôt l’année prochaine et nous terminerons [tard].”

Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna Sports

Carmelo Ezpeleta

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

“Le MotoGP est une spécialité dans laquelle la sécurité des pilotes [est primordiale] et dans laquelle il y avait par le passé plus de blessures que dans d’autres spécialités de sports mécaniques, donc nous pensons que 22 est le bon chiffre actuellement. Nous n’avons pas de volonté d’en avoir plus.”

“Nous présenterons le calendrier [2025] la semaine prochaine avec 22 courses”, a ajouté Ezpeleta. “Ensuite, il y a d’autres courses qui arriveront. […] Il y a cinq courses dans la péninsule ibérique et, évidemment, au-delà de 2027 il sera très difficile de maintenir cela.”

Des courses en Espagne pourraient en effet disparaître dans la dernière partie de la décennie pour faire place à des déplacements et à de futures épreuves, mais la péninsule ibérique reste pour le moment protégée grâce à la stabilité qu’elle offre. “[La rotation des courses espagnoles] est une chose que nous verrons en continuant à développer le calendrier”, a expliqué Carlos Ezpeleta, directeur sportif du MotoGP. “Il est sûr qu’avec l’expansion du calendrier du MotoGP, il y a des défis évidents en termes de régions, de nouvelles destinations. Ce serait bien de pouvoir conserver cinq courses dans la péninsule.”

“Pour l’avenir, nous avons clairement une demande en croissance au sein de l’Europe, comme on l’a vu avec la Hongrie aujourd’hui et l’annonce de Brno il y a quelques semaines, mais aussi hors de l’Europe avec des destinations en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. Nous sentons que les premières courses [menacées], devront être celles de la Péninsule, avec quatre en Espagne et une au Portugal actuellement. Ce sera une chose à gérer [mais] nous pensons qu’un lieu pérenne est mieux pour l’organisation, les supporters, etc, que c’est mieux d’avoir un lieu établi en Espagne qu’une rotation.”

Quant à l’augmentation du nombre de dates, le fils de Carmelo Ezpelta confirme que ce n’est pas un projet : “Ce n’est pas une chose dont nous voulons discuter avec les équipes actuellement. Je pense que 22 courses est une véritable limite et qu’il y aura des moyens de faire grandir le sport autrement, sans ajouter des courses au calendrier. Si on regarde l’évolution du championnat, c’est une chance que tout le monde s’accorde sur la croissance du championnat, les constructeurs, les équipes et les pilotes. […]”

“Nous avons aussi réduit les essais significativement par rapport aux années précédentes. Il y aura aussi des façons de faire grandir le championnat en dehors des courses elles-mêmes, sur la façon de faire les pilotes et les équipes sur des événements avec les supporters dans des régions du monde où nous ne sommes pas actuellement. Je pense que le nombre de 22 est raisonnable pour nous tous.”

Avec Léna Buffa

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