Jorge Martín retrouve le circuit de Misano avec le sourire, ce jeudi, pourtant le premier Grand Prix disputé sur place aurait de quoi le laisser plutôt amer. S’il a, certes, remporté la course sprint, il a commis le dimanche une erreur de jugement lourde de conséquences, puisqu’après avoir changé de moto en pensant que la course allait tourner à la pluie, il n’a pu faire mieux que 15e et a ainsi perdu de gros points sur ses poursuivants directs au championnat : 19 sur Bagnaia, 24 sur Márquez et 15 sur Bastianini.

À l’heure où le MotoGP entre dans un final extrêmement chargé, avec deux triple-headers qui pourraient bien nous mener vers le sacre du champion 2024, l’Espagnol sait qu’il n’a plus le droit à l’erreur mais préfère prendre les événements passés avec philosophie et second degré. “Ça rend le jeu un peu plus intéressant !” sourit-il. “Apparemment, dès que je prends un peu d’avance, je fais une grosse erreur. Je me sens plus concentré quand Pecco se rapproche.”

Fin connaisseur de Misano, Pecco Bagnaia avait expliqué avoir compris que l’averse qui touchait le circuit au début de la course n’allait pas durer, car il n’avait pas senti l’odeur spécifique que dégage cette piste de bord de mer lors de véritables conditions mouillées. “Quand je verrai des gouttes de pluie, j’essaierai de mieux sentir !” sourit donc Jorge Martín, alors que la région vient de voir passer une tempête.

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“J’ai clairement pris la mauvaise décision”, poursuit le pilote Pramac sans chercher à minimiser son mauvais choix du moment. “Je pensais que c’était la bonne et ça n’était pas le cas, c’est clair. Mais ce qui est important, c’est d’apprendre de ces erreurs et de ces mauvais moments. Je pense que ça nous rapproche aussi en tant qu’équipe. Les choses arrivent pour une raison et je pense que ça va nous aider à être plus forts à l’avenir.”

Jorge Martín a vu Pecco Bagnaia revenir à sept points de lui au GP de Saint-Marin.

Jorge Martín a vu Pecco Bagnaia revenir à sept points de lui au GP de Saint-Marin.

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

“Le truc, c’est qu’il faut être mieux préparé pour toutes les situations, être prêt avant la course sans avoir à trop réfléchir sur la moto parce que c’est parfois assez difficile”, poursuit l’Espagnol, bien décidé aussi à tirer profit de cette deuxième chance qu’offre la seconde épreuve ajoutée sur ce circuit en remplacement des GP d’Inde et du Kazakhstan qui ont tour à tour figuré sur l’agenda à cette date.

“L’avantage c’est qu’on se sent d’emblée mieux, on a une base de réglages qui marchent déjà et on peut travailler sur les détails”, souligne-t-il en évoquant cette rarissime occasion d’enchaîner deux Grands Prix sur le même circuit. “Le désavantage c’est que c’est pareil pour tout le monde ! Ils sont tous rapides, ils se sentent tous bien, ils ont de bonnes sensations parce qu’ils ont fait le test le lundi. Je pense qu’il va être intéressant de voir quelle sera la météo parce que ça va être compliqué aussi.”

Une position “beaucoup plus avantageuse” qu’en 2023

En dépit de son erreur d’il y a deux semaines, Martín se trouve dans une situation plus favorable qu’il y a un an avant les sept derniers Grands Prix, puisqu’il est leader du championnat avec sept points d’avance, alors qu’il comptait 13 unités de retard en 2023.

“Ma position est beaucoup plus avantageuse que la saison dernière”, reconnaît-il, “donc c’est différent, mais ça n’est pas ce qui est important. Ce qui compte, c’est que je suis toujours rapide et régulier, c’est ce dont je suis heureux. Bien sûr, il y a toujours une marge de progression donc je vais essayer de m’améliorer, d’apprendre. Je pense que ce sera la clé.”

La différence tient aussi cependant dans le fait qu’il n’est pas seulement opposé à Bagnaia, avec toute la complexité que cela impose déjà, mais également à Márquez et Bastianini, dont la cinquantaine de points de retard peut être gommée à la faveur de deux Grands Prix très réussis. “Ces trois-là sont super forts et il ne va pas être facile de les battre, mais je vais faire de mon mieux”, promet Martín.

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