Alors que 15 pilotes, dont certains des plus expérimentés, ont fini à terre, une grande partie d’entre eux ayant été piégés par des zones humides difficiles à percevoir, le rookie Pedro Acosta a encore impressionné en course sprint au GP d’Espagne, en prenant une solide deuxième place.

Le pilote Tech3 était déjà proche de l’exploit en qualifications. La pole semblait à sa portée, sur une piste bien plus humide, avant une chute au dernier virage qui l’a contraint à un départ en dixième position. “Il y avait plus d’eau à l’intérieur qu’à l’extérieur”, a expliqué Acosta. “Sincèrement, j’arrivais assez vite et je me suis dit ‘Ok, il ne reste qu’un virage, je vais être plus détendu’, je n’étais pas plus rapide, je n’ai pas freiné plus fort. La seule différence, c’était un degré d’angle, et j’ai perdu l’avant. J’ai failli la sauver mais c’était dur.”

“En tout cas, ça veut dire qu’on est sur la voie pour progresser, parce que pour réussir, il faut échouer, et [samedi] on a beaucoup échoué. Avec [une bonne] position [sur la grille], ça aurait été beaucoup plus facile. Mais on progresse, ce qui est important.”

Acosta brille depuis ses débuts en MotoGP mais les premiers tours des courses ont souvent été difficiles pour lui, avec quelques places perdues. Avant de se rendre en Andalousie, il n’y avait que dans les courses principales de Portimão, où il a maintenu sa position à la fin du premier tour, et d’Austin, circuit sur lequel sa deuxième place sur la grille s’est transformée en course menée une boucle plus tard, qu’il n’a pas reculé dans le classement.

Samedi, Acosta a gagné deux places dès le début de l’épreuve. “On était rapides dans le premier tour, lors duquel on souffre normalement, et le départ était aussi assez bon”, a souligné l’Espagnol. Alors huitième, il a vu les chutes s’enchaîner devant lui mais a pu rester sur ses roues… ce qui représentait un vrai défi sur un circuit où les zones humides étaient difficiles à détecter.

“C’était dur, c’était dur ! Pour un pilote, je pense que si c’est sec, ça va, si c’est humide, ça va, mais quand c’est mitigé, c’est la merde ! C’était dur parce qu’aux virages 8 et 9, on pouvait voir les flaques, mais au virage 6, qui est est en montée et avec le soleil, on ne savait pas vraiment où étaient les flaques. […] C’était assez crucial pour nous de comprendre où étaient les zones humides. Mais finalement c’était une bonne course.”

Pedro Acosta, Red Bull GASGAS Tech3

Pedro Acosta

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Le problème venait principalement des virages où le dénivelé empêche le soleil de bien chauffer la piste, qui peut rester humide même longtemps après la fin d’une averse. “Au virage 8, je pense que c’était beaucoup plus humide mais personne n’est tombé parce qu’on pouvait le voir”, a précisé Acosta.

Malgré son manque d’expérience du plus haut niveau, le Champion en titre du Moto2 a su se jouer de ces conditions… et même renouer avec une aisance qu’il n’avait plus connue depuis le Moto3. “On est sur la voie, on progresse, c’est la première fois en deux ans que je suis vraiment rapide sur piste humide, ou performant, disons”, a-t-il souligné sur le site officiel du championnat. “C’était la première fois en deux ans que j’ai pu être rapide sur piste humide dès le début donc j’en suis très content.”

Ce nouveau très beau résultat propulse Acosta à la deuxième place du championnat, un objectif toujours loin de ses pensées : “Personne ne s’y attendait mais il ne faut pas y penser et rester calme.”

Si Acosta a su éviter les pièges samedi, cela n’a pas été le cas lors du warm-up avec une grosse chute, le circuit étant encore partiellement humide malgré le retour du soleil. Il a percuté l’airfence mais semble indemne.

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