Comme samedi, Johann Zarco a conclu sa journée sur une chute à Jerez. Mais alors qu’il a payé sa fougue lors du sprint, le Français a cette fois été fauché d’Aleix Espargaró, avec qui il était en duel pour la 16e place. Le pilote Aprilia a perdu le contrôle de sa moto, qui est venue percuter celle de Zarco. Les deux hommes ont vite été sur pieds et ont été convoqués par la direction de course… où les échanges ont visiblement été houleux avec Freddie Spencer, le président des commissaires.

Dès la fin de la réunion, Zarco s’est exprimé au micro de Canal+, qui l’a interrogé sur la possibilité qu’il soit le pilote sanctionné. “Ah ben non, je n’espère pas”, a-t-il répondu, avant de décrire la discussion : “Mais c’est ridicule… Qu’est-ce qu’ils veulent ? Il y a Aleix [Espargaró] qui attend ici. Bon, il se plaint : ‘Tu m’as doublé, en plus tu m’as doublé trois fois, tu m’as touché trois fois et tout. Et là j’essaie de t’éviter, du coup je tombe’… Déjà, je ne t’ai pas touché et, oui je me bats, parce que moi ce sont les places que je peux jouer. Je ne vais pas te laisser passer. Mais on ne s’est pas touchés”

“Et il me dit : ‘Toi, t’es agressif’. Non, j’essaie juste de faire ma place mais là, dans cette action-là, il me dit : ‘Ah, là, j’aurais pu lâcher les freins et te pousser’. J’ai dit : ‘Non, tu ne pouvais pas, tu m’as doublé deux tours avant exactement au même endroit en étant un peu plus avancé, du coup par logique je ne rentre pas dans le virage et je te redouble après. Et là, ben, tu étais moins avancé et c’est pas passé’. Mais, presque… ‘Je ne t’en veux pas’, je lui ai dit : ‘On n’est pas d’accord sur des sujets mais je t’en veux pas’.”

Zarco a pu s’accommoder de son désaccord avec Espargaró mais n’a pas véritablement compris la réaction des hommes censés trancher sur l’incident : “Et là, tu as Freddie [Spencer] qui nous regarde, les yeux dans le vide, en faisant comme si on était deux petits gamins. Il veut nous faire quoi, une morale ? Ou il veut que je me plaigne d’Aleix en lui disant ‘Oui, donne-lui une pénalité, c’est pas bien’ ? Mais non, ce n’est pas à moi de dire ‘Donne-lui une pénalité’, c’est à lui de décider.”

“Je lui ai dit : ‘Rien que l’action de Brad, [Binder, qui a percuté Pecco Bagnaia] hier, qu’elle ne soit pas pénalisée, ce n’est pas normal’ ; là, Aleix était d’accord avec moi. Et après, j’ai dit à Freddie : ‘De toute façon, je ne t’aime pas. Tu fais ton job, tu le fais mal… Du coup, qu’est-ce que tu attends de moi ? C’est ridicule cette…’. Et là, ils m’ont fait sortir parce qu’ils ont dit que je m’énervais.”

La décision des commissaires de course n’est pas encore connue au moment où ces lignes sont écrites. Ils doivent également se pencher sur l’accrochage entre Franco Morbidelli et Jack Miller, et ont décidé dès la course de ne pas imposer de sanction pour le contact entre Zarco et Pedro Acosta dans le premier tour.

Avec Fabien Gaillard

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